ENTRETIEN AVEC KEVIN STAUT, VAINQUEUR DU ROLEX GRAND PRIX VILLE DE DINARD 2024

Un an après sa victoire, le champion olympique revient à Dinard avec ambition, lucidité… et une affection intacte pour ce terrain mythique.

Chaque été, les plus grands cavaliers du monde se donnent rendez-vous à Dinard, mais pour Kevin Staut, ce concours a une résonance particulière. Vainqueur en 2024 du Rolex Grand Prix Ville de Dinard, l’un des temps forts du circuit international, il revient en 2025 avec autant de motivation que d’attachement personnel à ce concours historique.

« Je suis toujours heureux de revenir à Dinard, peu importe le résultat de l’année précédente. Gagner ici l’an dernier, c’était une vraie fierté, une belle performance. Mais ce n’est pas ce qui me rend heureux de revenir. C’est l’événement en lui-même, son atmosphère, son histoire… »

Kevin Staut connaît bien Dinard : « Je pense que j’ai participé à ma première édition il y a 15 ou 20 ans, à l’époque où c’était encore un concours trois étoiles. Depuis, j’y reviens dès que je peux. J’aime l’ambiance, le public, la région… Il y a quelque chose de singulier ici. Dinard a une âme. »

Pour tenter de défendre son titre, Kevin Staut misera sur New Libero One d'Asschaut, un cheval qu’il monte depuis février : « C’est un cheval que j’aime beaucoup. Il a récemment remporté le Grand Prix d’Abu Dhabi, et il a aussi bien sauté lors du Jumping International de La Baule - Officiel de France et du CHIO Aachen. C’est un cheval en pleine progression, et je suis content de l’avoir avec moi pour Dinard. »

Sur ses ambitions pour cette édition 2025, le cavalier reste fidèle à son approche : « Mon objectif est de produire la meilleure équitation possible. J’essaie toujours de bien planifier mes journées, d’être pertinent dans mes choix… tout en gardant de la souplesse. Il faut savoir s’adapter à ce qui se passe sur place, aux sensations du cheval, à la météo, au terrain… »

Le plateau ? Peu importe : « mon plus grand adversaire, c’est moi-même »

Alors que Dinard accueille cette année un plateau de très haut niveau – avec le champion d’Europe Richard Vogel, le vice-champion Scott Brash, ou encore Henrik von Eckermann, Steve Guerdat, Daniel Deusser, Abdel Saïd… – Kevin Staut reste concentré sur lui-même :

« Honnêtement, je ne regarde jamais les listes des départs. Je ne suis pas sur les réseaux, je ne suis pas ces choses-là. Mon plus grand adversaire, c’est moi-même. Peu importe qui est là, l’important, c’est ce que je vais produire moi. »

Cela ne l’empêche pas de se réjouir de l’attractivité du concours : « Pour Dinard, pour le public, pour le sport, c’est formidable d’avoir autant de champions réunis. Ça donne de l’envergure à l’événement, ça fait vibrer le public. »

S’il devait résumer ce qui fait la singularité de Dinard ? « D’abord, son terrain. Le terrain en herbe du Val Porée est très particulier, avec du dénivelé, une topographie complexe. Ça demande une vraie technique, une vraie adaptation, autant pour le cavalier que pour le cheval. Ensuite, l’ambiance. C’est un concours gratuit, donc ouvert à tous. Chaque année, le public est au rendez-vous, enthousiaste, nombreux, passionné. C’est un plaisir rare, de pouvoir partager ce sport-là avec autant de monde. Dinard, c’est un concours qui incarne l’essence de notre milieu. C’est sportif, c’est élégant, c’est populaire. Et ça, c’est précieux. »